Luc Gwiazdzinski , Géographe
Luc Gwiazdzinski est géographe, enseignant-chercheur en aménagement et urbanisme à l’Université de Grenoble au laboratoire Pacte UMR 5194 CNRS-IEP-UJF-CNRS, responsable du Master Innovation et Territoires et Président du Pôle des arts urbains. Il oriente depuis des années ses recherches et projets sur la ville, l'innovation ouverte, les temps et les mobilités.
mercredi 8 juillet 2020
mercredi 11 décembre 2019
samedi 16 novembre 2019
jeudi 7 juin 2018
Colloque international #SATURATIONS.
Appropriation inventive et créative 2
14 et 15 juin 2018
Lausanne (Suisse)
https://lasur.epfl.ch/fr/fr-productions/fr-productions-evenements/colloque-saturation/
Salle BM 5202
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
CH-1015 LAUSANNE
Jeudi 14 juin 2018
14h30-15h15
William Straw, Urban Media Studies, Mac Gill University
L’anxiété à l’ère des vies urbaines « participatives »
15h30-16h15
Francis Jauréguiberry , sociologue, Laboratoire Passages
(UMR 5319 du CNRS), Université de Pau et des Pays de l’Adour
Désirs et pratiques de déconnexion
16h15-17h30
Manola Antonioli, philosophe, LAA UMR 7218 LAVUE CNRS
Rome et les ruines du contemporain
Vendredi 15 juin 2018
9h00- 10h00
Cécile Mattoug (architecte urbaniste, doctorante du laboratoire Géographie-Cités, Paris 1 Panthéon Sorbonne) et Manon Belec (Architecte, doctorante au Gerphau, ENSAPLV)
Entre ressource et épuisement : mises à l’épreuve du spontané par la transformation urbaine
10h00-11h00
Luc Gwiazdzinski, géographe, PACTE, Université
Dé-saturer par les rythmes
Matthias Lecoq, géographe, IGEDT, Université de Genève
Temporalités interstitielles : vers une nouvelle épistémologie
11h30-12h30
Luca Pattaroni, sociologue, LaSUR, EPFL
Vers des zones autonomes durables. Petite exploration des stratégies subversives du pérenne
Marin Dubroca-Voisin, doctorant au LVMT (ENPC, IFSTTAR, UPE) et au Lab Mass Transit (SNCF Transilien)
Gestion des saturations dans les gares ferroviaires. Pour une approche du floux
13h30-14h30
Vincent Kaufmann, sociologue, LaSUR, EPFL
Vers une régulation de la croissance urbaine par la saturation
Guillaume Faburel et Mathilde Girault, Axe études urbaines, Triangle UMR 5206, Université Lyon 2
L’environnement comme temporalisation subjective des périphéries
14h30-15h30
Olivier Soubeyran et Sébastien Depertat, géographes, Pacte, Université Grenoble Alpes
L’ambivalence de la saturation
15h45-16h45
Gaëtane Lamarche-Vadel, philosophe, ACTE, Paris 1
Générer la saturation
Collectif Point Virgule, prospective économique et urbaine
Les usages alternatifs en zones d’activités économiques :
16h45-17h45
Lisa Lévy, études urbaines, Université de Genève
Agir dans l’ombre, participer, improviser : la planification territoriale à la recherche d'oxygène
Nelly Desmarais, Université du Québec-Montréal
Regarder longtemps : écriture et décélération
17h45-18h00
Echanges avec le public et clôture du colloque
Manola Antonioli (philosophe, ENSAPLV Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette, LAA UMR 7218 LAVUE CNRS) ; Alessia de Biase (anthropologue, ENSAPLV Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette, LAA UMR 7218 LAVUE CNRS) ; Guillaume Drevon (géographe, LaSUR/EPFL) ; Federica Gatta (architecte-urbaniste, Université Grenoble Alpes, PACTE) ; Luc Gwiazdzinski (géographe, Université Grenoble Alpes, PACTE) ; Vincent Kaufmann (sociologue, LaSUR/EPFL) ; Jacinto Lageira (philosophe et critique d’art, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, ACTE ) ; Gaëtane Lamarche Vadel (philosophe, ACTE) ; Luca Pattaroni (sociologue, LaSUR/EPFL) ; Yves Pedrazzini (sociologue, LaSUR/EPFL).
Appropriation inventive et créative 2
14 et 15 juin 2018
Lausanne (Suisse)
https://lasur.epfl.ch/fr/fr-productions/fr-productions-evenements/colloque-saturation/
Salle BM 5202
Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne
CH-1015 LAUSANNE
Jeudi 14 juin 2018
14h30-15h15
William Straw, Urban Media Studies, Mac Gill University
L’anxiété à l’ère des vies urbaines « participatives »
15h30-16h15
Francis Jauréguiberry , sociologue, Laboratoire Passages
(UMR 5319 du CNRS), Université de Pau et des Pays de l’Adour
Désirs et pratiques de déconnexion
16h15-17h30
Manola Antonioli, philosophe, LAA UMR 7218 LAVUE CNRS
Rome et les ruines du contemporain
Vendredi 15 juin 2018
9h00- 10h00
Cécile Mattoug (architecte urbaniste, doctorante du laboratoire Géographie-Cités, Paris 1 Panthéon Sorbonne) et Manon Belec (Architecte, doctorante au Gerphau, ENSAPLV)
Entre ressource et épuisement : mises à l’épreuve du spontané par la transformation urbaine
10h00-11h00
Luc Gwiazdzinski, géographe, PACTE, Université
Dé-saturer par les rythmes
Matthias Lecoq, géographe, IGEDT, Université de Genève
Temporalités interstitielles : vers une nouvelle épistémologie
11h30-12h30
Luca Pattaroni, sociologue, LaSUR, EPFL
Vers des zones autonomes durables. Petite exploration des stratégies subversives du pérenne
Marin Dubroca-Voisin, doctorant au LVMT (ENPC, IFSTTAR, UPE) et au Lab Mass Transit (SNCF Transilien)
Gestion des saturations dans les gares ferroviaires. Pour une approche du floux
13h30-14h30
Vincent Kaufmann, sociologue, LaSUR, EPFL
Vers une régulation de la croissance urbaine par la saturation
Guillaume Faburel et Mathilde Girault, Axe études urbaines, Triangle UMR 5206, Université Lyon 2
L’environnement comme temporalisation subjective des périphéries
14h30-15h30
Olivier Soubeyran et Sébastien Depertat, géographes, Pacte, Université Grenoble Alpes
L’ambivalence de la saturation
15h45-16h45
Gaëtane Lamarche-Vadel, philosophe, ACTE, Paris 1
Générer la saturation
Collectif Point Virgule, prospective économique et urbaine
Les usages alternatifs en zones d’activités économiques :
16h45-17h45
Lisa Lévy, études urbaines, Université de Genève
Agir dans l’ombre, participer, improviser : la planification territoriale à la recherche d'oxygène
Nelly Desmarais, Université du Québec-Montréal
Regarder longtemps : écriture et décélération
17h45-18h00
Echanges avec le public et clôture du colloque
Manola Antonioli (philosophe, ENSAPLV Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette, LAA UMR 7218 LAVUE CNRS) ; Alessia de Biase (anthropologue, ENSAPLV Ecole Nationale Supérieure d’Architecture Paris-La Villette, LAA UMR 7218 LAVUE CNRS) ; Guillaume Drevon (géographe, LaSUR/EPFL) ; Federica Gatta (architecte-urbaniste, Université Grenoble Alpes, PACTE) ; Luc Gwiazdzinski (géographe, Université Grenoble Alpes, PACTE) ; Vincent Kaufmann (sociologue, LaSUR/EPFL) ; Jacinto Lageira (philosophe et critique d’art, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, ACTE ) ; Gaëtane Lamarche Vadel (philosophe, ACTE) ; Luca Pattaroni (sociologue, LaSUR/EPFL) ; Yves Pedrazzini (sociologue, LaSUR/EPFL).
dimanche 28 janvier 2018
samedi 20 janvier 2018
Notre Dame des Landes. Demain est déjà là. Gwiazdzinski L., Frerot O., Liberation, 20 janvier 2018
Notre-Dame-des-Landes : demain est déjà à l’oeuvre
Par Luc Gwiazdzinski, Géographe et Olivier Frérot, Ingénieur des Ponts et Chaussées, conférencier — 20 janvier 2018 à 15:24
Au-delà du symbole de NNDL, nombres de collectifs émergent en imposant de nouvelles manières de faire et d'être ensemble. Les politiques publiques sauront-elles prendre en compte ces «utopies réalistes» ?
Beaucoup a déjà été dit sur Notre-Dame-des-Landes : la très longue durée de ce projet, son caractère daté, son coût non maîtrisé, l’absence de lucidité des gouvernements et des administrations et les méthodes utilisées, par trop descendantes. Un cas d’école à étudier dans les instituts d’urbanisme, d'aménagement ou de sciences politiques.
Bien qu’attendue, la décision prise par l'actuel gouvernement est un événement marquant. Elle peut devenir un symbole, le signe que nous avons changé d’époque. Notre Dame des Landes est un projet du XXe siècle, qui a perdu sa raison d’être au XXIe. D’autres -comme l’autoroute A45 entre Lyon et Saint-Etienne- sont dans le même cas et s'éteindront faute de sens partagé. Oui l’arrêt du projet est une bonne chose. Oui, politiques, aménageurs, agriculteurs, entrepreneurs, associations et citoyens doivent réfléchir à de nouveaux modes d’élaboration des projets en amont, avec l’ensemble des acteurs d’ici et d’ailleurs. Oui nous espérons vivement un scénario de sortie sans violences.
Au-delà de cette décision se pose la question du traitement réservé par nos institutions publiques aux mobilisations et aux occupations qui se déploient dans les campagnes et dans les villes, pour s’opposer à des projets basés sur des pensées d'hier désormais infécondes. Comment imaginer et construire demain en nous mobilisant tous, autour de processus réellement démocratiques ? Loin des discours «déclinistes», qui marquent la fin d'un monde mais qui ignorent la vitalité et les valeurs de celui qui arrive, il faut que nous changions de regard sur ces énergies créatives qui surgissent dans les multitudes de collectifs qui s’organisent.
Un nouveau mode de penser
Ces mobilisations font partie d'innombrables projets collaboratifs en France et partout dans le monde, qui posent et imposent de nouvelles manières de faire et d’être ensemble. Elles sont les formes territorialisées d’un nouveau mode de penser, d’une autre manière d’agir et d’habiter le monde pour une métamorphose dans le faire et l’expérimentation. Elles participent à l’invention de communs ici et maintenant. Notre-Dame-des-Landes est une magnifique opportunité pour les institutions publiques de repenser leur missions fondamentales et leurs rapport aux dynamiques d’innovations collectives qui apparaissent en dehors d'elles. Elles doivent se laisser transformer par ces dynamiques vivifiantes au lieu de chercher à les rapatrier dans leurs propres catégories mortifères.
Dans le bocage nantais, dans le péri-urbain, dans l'urbain, en fait dans mille lieux de France, il s’agit désormais de réfléchir à la mise en place des processus capables de soutenir des projets et initiatives fragile et des moyens qui permettent la venue d’un monde plus ouvert, inclusif et inventif. Ne nous contentons pas seulement d’indignations à distance mais investissons localement sur les signaux faibles qui ne demandent qu'à répandre leur enthousiasme créatif.
Ces lucioles qui s’allument en France et dans tous les pays ne sont nullement le signe d’un archaïsme, d’une résistance passéiste, d’une indignation stérile, mais les preuves vivantes que quelque chose existe, émerge, qui dit d’autres voies, d’autres pistes pour une transformation profonde. Monnaies locales, permaculture, habitat partagé, pédagogies actives, assemblée des communs, tiers lieux, recyclage, mobilité douce…, s’inscrivent dans cette même dynamique.
L’urgence exige un autre rapport au monde, d’autres manières d’être et de faire, d’autres équipements, d'autres aménagements, outillages et formations qui ne viendront plus des Ministères ni de feu la DATAR (Délégation interministérielle à l’aménagement du territoire et à l’attractivité régionale), ni même sans doute des collectivités locales mais d'ailleurs. Agences de développement ou d’urbanisme, écoles d’ingénieurs et de commerce, instituts de formation …, doivent changer de philosophie, oublier les certitudes de la Modernité technoscientifique, pour investir ces dynamiques et ces terrains qui nous obligent à quitter une métaphysique du vertical, du solide et du sédentaire pour accepter la fragilité, la mobilité, l'éphémère et les incertitudes d’un futur qui se construit en permanence.
Que l’on parle d’«Utopie réalistes», de «développement local», d’«innovation sociale» ou «territoriale», de «fabrique de communs», de «Zones d’autonomie temporaires», de «fablab territoriaux», voire de «design de politiques publiques», l’important est ailleurs: ces mobilisations sont là et elles ne feront que croître.
De la «pensée du tremblement»
Notre-Dame-des Landes n’est qu’une île dans un archipel d’initiatives qui naissent partout, sont visibles un temps, disparaissent un moment pour ressurgir ailleurs et autrement. Elles sont comme les champignons visibles d’un mycélium invisible qui se ramifie sous terre. Elles participent d’une «créolisation du monde», d’une «pensée du tremblement» chère à Edouard Glissant avec ses fragilités et ses impasses. Les rhyzomes deleuziens en rendent mieux compte que les représentations institutionnelles, hiérarchiques et territoriales datées.
Alors que la mer de Chine s’apprête à vivre l’une des plus grandes marées noires de l’Histoire –image d’une civilisation moderne désormais inféconde–, ces mobilisations sont les preuves vivantes qu’un autre monde se lève, où la priorité est de développer les relations des humains entre eux, avec les vivants et avec les éléments de la nature. Notre-Dame-des-Landes fait partie des «utopies réalistes», du «faire-en-commun», des nouvelles «fabriques de l’espace public» –au double sens de l’espace architectural et politique– qu’il convient désormais de prendre au sérieux et d’accompagner.
L’aménagement du territoire a vécu, les politiques publiques d'aujourd'hui ne peuvent plus ignorer que le monde a changé. Demain est déjà à l’œuvre. Acceptons de construire autre chose et autrement avec celles et ceux qui ont le courage d’agir ici et maintenant. Faisons de ces émergences lumineuses des territoires apprenants, les lieux des nouvelles universités ouvertes et généreuses. Confiance!
Olivier Frérot est l'auteur de Contribuer à l'émergence d'une société neuve et vive, 2017, éditions Chronique Sociale et Luc Gwiazdzinski est l'auteur de L’hybridation des mondes, 2016, éditions Elya.
Luc Gwiazdzinski Géographe , Olivier Frérot Ingénieur des Ponts et Chaussées, conférencierhttp://www.liberation.fr/debats/2018/01/20/notre-dame-des-landes-demain-est-deja-a-l-oeuvre_1623710
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